L’extrême droite ne veut que du mal à votre salaire, votre pension et vos allocations familiales. Car elle ne souhaite en rien que vous obteniez la juste part du gâteau à laquelle vous avez droit.
En bref. Les mouvements et partis progressistes visent de meilleurs salaires, un pouvoir d’achat plus fort et des salaires minimums plus élevés. L’extrême droite, elle, est contre des salaires minimums plus élevés et pour une loi sur la norme salariale stricte. Elle veut limiter l’indexation automatique des salaires et diminuer les montants des pensions. Ses positions en matière de fiscalité favorisent les revenus les plus élevés et désavantagent les personnes qui ont le plus de difficultés.
Toucher à l’index
Depuis toujours, l’extrême droite attaque le principe de l’indexation des salaires avec une régularité qui frise l’excellence. Mais voilà qu’aujourd’hui, tout-à-coup, elle change son fusil d’épaule. Elle affirme désormais défendre l’index et vouloir protéger le pouvoir d’achat. Qu’est-ce que cela cache ? Que faut-il lire entre les lignes ?
Ce qui est dit en réalité par les voix d’extrême droite est qu’il faudrait modifier le système et le limiter à une indexation des salaires nets. Mais quelle seraient les conséquences d’un tel mécanisme ? Moins de recettes dans les caisses de la sécurité sociale et donc, moins d’argent pour les pensions, pour les soins de santé et pour la majorité des services sociaux. Si les salaires bruts (et pas les salaire nets!) ne suivent pas l’évolution du coût de la vie via l’indexation automatique des salaires, les indemnités de maladie et les pensions seront plus basses. C’est mathématique. Le Vlaams Belang et l’extrême droite le savent très bien. Et pourtant, c’est cela qu’ils défendent.
Rappelons d’ailleurs que le Vlaams Belang est contre le mécanisme de la concertation sociale, contre les négociations salariales collectives qui permettent aux travailleurs d’exiger leur dû et pour la loi sur la norme salariale qui a gelé les salaires depuis 1996. Il le dit et vote en ce sens !
Toucher aux pensions
En Belgique, lors des élections de 2019, l’extrême-droite s’est prononcée en faveur de la pension à points, un mécanisme dont le but premier est de limiter les dépenses de pensions et qui, de façon générale, défavorise les bas revenus et surtout les travailleurs à temps partiel. En pratique, cela signifie que vous devrez travailler plus longtemps et que vous ne connaîtrez l’âge exact de votre pension que deux ans avant de la prendre. Fini la tranquillité d’esprit, bonjour l’incertitude. En outre, avec un tel système, un travailleur qui prend sa pension en période de crise économique, pourrait même recevoir un montant de pension inférieur à ce à quoi il aurait normalement droit. Incertitude totale, donc.
L’extrême droite dit plaider pour l’abaissement de l’âge de la pension. Pourtant, en 2015, durant le vote crucial sur le relèvement de l’âge de la pension à 67 ans, seul un tiers des parlementaires a voté contre. Les deux autres tiers brillaient par leur absence au moment même où les travailleuses et les travailleurs avaient le plus besoin d’être défendu·es. Et comme ils ne sont pas à une contradiction près, dans un même plaidoyer, ils sont même capables de dire qu’ils sont à la fois pour l’abaissement de l’âge de la pension tout en demandant l’allongement nécessaire des carrières. Cela ne tient pas la route !
Toucher aux allocations familiales
Pour de nombreux parents, les allocations familiales sont vitales. Pourtant, l’extrême droite souhaite en retirer une partie, et ce sont les enfants qui en seront les premières victimes. En effet, elle dit souhaiter indexer les allocations familiales, mais tout en en réduisant fortement le montant de base à 113 euros (soit une diminution de 33% !). Tout ce qui se situe au-delà de ce montant serait couplé à un certain nombre d’obligations. En gros, dans les faits, cela signifie moins d’allocations familiales pour de nombreuses familles.