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Pensions : revenir à la raison

Une pension décente pour toutes et tous, c’est l’une des priorités de la FGTB ! Une pension qui arrive à un âge raisonnable, en tenant compte des réalités vécues par les travailleurs et travailleuses.

En bref, nous estimons que l’âge légal de la pension doit être ramené à 65 ans. Après une carrière de 40 ans, chacun·e doit avoir droit à une pension complète. La pénibilité du travail, elle, doit être davantage prise en compte. Cela signifie que celles et ceux qui y sont exposé·es durant leur carrière doivent pouvoir partir à la pension plus tôt, sans subir de perte de revenus.

Par ailleurs, il faut :

  • Relever les plafonds salariaux sur lesquels sont calculées les allocations sociales.
  • Faire évoluer le taux de remplacement des pensions légales pour atteindre 75 %, comme c’est
  • déjà le cas pour la pension au « taux ménage ».
  • Continuer à assimiler les périodes de crédit-temps et d’accidents de la vie (maladie et chômage) pour le calcul de la pension.

Car la réalité de terrain le prouve : le travail épuise, blesse, rend malade. Selon une étude d’Acerta, en 2022, un ouvrier sur deux et un employé sur trois avait arrêté le travail avant l’âge de 65 ans. 

Et donc, 67 ans, c’est raisonnable ?

En Belgique, l’âge actuel officiel de départ à la pension est de 65 ans. Tout travailleur/ travailleuse peut donc prendre sa pension à cet âge, quel que soit le nombre d’années de carrière. Partir en pension anticipée avant l’âge de 65 ans est toutefois possible si vous comptabilisez le nombre d’années de carrière suffisant. Mais ce départ aura des conséquences financières.

Dans les années à venir, la loi prévoit une augmentation progressive de l’âge de la pension à 67 ans : 66 ans à partir de 2025 et 67 ans à partir de 2030. Cette mesure n’a aucun sens puisque l’espérance de vie en bonne santé en Belgique est actuellement de  64 ans en moyenne.

Notre revendication ? Revenir à l’âge légal de la pension à 65 ans.

Perdre 40% de son revenu, c’est une blague ?

Malheureusement, non ! Aujourd’hui, la pension correspond environ à 60% de la rémunération moyenne du travailleur ou de la travailleuses, pendant toute sa carrière. Une « perte » de minimum 40% du niveau de vie.

Pour illustrer : en général, votre salaire est plus élevé en fin de carrière. Donc le taux de remplacement brut (le rapport entre le dernier salaire perçu et la pension légale) est en moyenne de 46 %. Les pensions Belges sont parmi les plus basses d’ Europe. Plus le salaire est élevé, plus le ratio de remplacement diminue. La pension légale, dans le secteur privé, ne garantit donc pas de pouvoir garder son niveau de vie après le départ à la pension. Il faut rapprocher le niveau des pensions du secteur privé de celui des fonctionnaires statutaires.

Le taux de remplacement des pensions légales doit être relevé. Les pensions belges figurent parmi les plus basses d’Europe. Nous souhaitons offrir aux salariés la perspective d’un taux de remplacement de 75 %, comme c’est déjà le cas pour les pensions au taux « ménage ».

Pauvreté chez les 65+

Le seuil de pauvreté de 2023 s’élève à 1.450 euros par mois pour une personne isolée; il est de 3.045 euros pour un ménage de deux adultes et deux enfants (source : Statbel). Le taux de risque de pauvreté s’élève, pour les plus de 65 ans, à 15,8%.

Et les années de carrière ?

Il faut aujourd’hui comptabiliser 45 années de carrière pour accéder à une pension complète. On peut, dans certain cas, partir à la retraite après 42, 43 ou 44 années de carrière. Mais alors, on y perd financièrement.

Et si on a exercé un travail pénible, on peut partir plus tôt ?  Non… À quelques exceptions près dans les services publics ou via les régimes RCC métiers lourds (travail de nuit,  travail à pause, construction…), la pénibilité ne compte pas ! Or, la pénibilité du travail a un impact sur l’espérance de vie en bonne santé.

Notre revendication ? Un départ à la pension après 40 années de carrière. Et plus tôt encore en cas de travail pénible. La charge de travail physique, le travail de nuit, le travail en équipes, les risques pour la sécurité, la charge psychosociale,… doivent faire partie des critères qui permettent de partir plus tôt à la pension, sans perte de droits.

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