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La lutte contre la pauvreté nécessite un plan d’action concret et solide

La lutte contre la pauvreté doit être une priorité pour la prochaine législature. Pour garantir la « sécurité d’existence » de toutes et tous. Dans ce but, notre approche est basée sur cinq points d’action stratégiques, sociaux et forts. Nous vous les présentons ci-dessous.

La pauvreté n’est pas « seulement » un problème, c’est une violation flagrante de ce que devrait être une société juste. La pauvreté systémique indique à quel point nous sommes éloignés du modèle de société que nous défendons, où chacun bénéficierait de l’égalité des chances. C’est précisément pour cette raison qu’il est urgent d’élaborer un plan d’action global. Les décideurs politiques doivent s’y atteler.

Social et fort

Un filet de sécurité sociale solide est essentiel. Il doit être clairement défini et son financement doit être renforcé. Personne ne doit passer à travers les mailles de ce filet. Un revenu juste et digne ne devrait pas être un luxe, mais bien la norme. Enfin, l’individualisation des droits sociaux doit être la pierre angulaire de ce plan, afin de garantir que chaque individu reçoive le soutien qui correspond à sa situation.

Tout d’abord, les minima sociaux devraient être relevés à au moins 10 % au-dessus du seuil de pauvreté. Cela permettrait aux plus vulnérables de bénéficier d’un niveau de vie plus élevé et d’être mieux protégés contre les risques de pauvreté. 90 % des minima sociaux, en effet, sont depuis longtemps inférieurs au seuil de pauvreté !

Le refus des employeurs de les améliorer est consternant. Signalons toutefois qu’en l’absence de la liaison au bien-être des allocations sociales le décrochage aurait été encore plus important. Les allocations sociales doivent non seulement être une assurance permettant de garder un revenu digne en cas de maladie, chômage, vieillesse, mais doivent surtout protéger les citoyens et citoyennes contre la pauvreté. Il est donc fondamental de rehausser ces minima sociaux au-dessus du seuil de pauvreté.

Ensuite, l’individualisation des droits sociaux est une nécessité. En cela, nous insistons particulièrement sur l’urgence d’abolir le statut cohabitant. Ce dernier est particulièrement injuste et peut avoir de graves conséquences financières pour les allocataires (malades, personnes en situation de handicap, retraités, chômeurs) qui voient leurs prestations réduites du seul fait qu’ils vivent sous le même toit. Les cohabitants devraient bénéficier des mêmes avantages que les personnes qui vivent seules.

Pourquoi ? Car tout simplement, elle n’est pas efficace. Elle est surtout synonyme de pauvreté accélérée. Aujourd’hui, un demandeur d’emploi sur deux vit déjà sous le seuil de la pauvreté. En 2022, dix ans après la mise en œuvre de la dégressivité accéléré, l’ONEM a procédé à une évaluation. Cette étude conclut qu' »il n’existe aucune preuve de l’impact quantitatif de la réforme sur les transitions vers l’emploi« . En d’autres termes, la dégressivité accélérée n’a pas accéléré la mise à l’emploi des chômeurs. Si des personnes sont entrées sur le marché du travail, c’est grâce à l’amélioration du contexte économique. L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) – un partenariat de 38 pays pour discuter des politiques sociales et économiques – a également mené une étude approfondie sur le sujet. Elle n’a trouvé aucun lien entre la réduction des allocations de chômage et la réinsertion professionnelle.

Faire en sorte que le budget destiné aux allocations sociales s’adapte à l’accroissement de la prospérité

Le quatrième point concerne l’enveloppe bien-être, le budget destiné à l’augmentation des allocations sociales au-delà de l’indice afin qu’elles s’adaptent à l’accroissement de la prospérité et qu’elles restent en phase avec l’évolution des salaires.

Celle-ci devrait être calculée dans les délais prévus (à la mi-septembre des années paires) et affectée entièrement à l’augmentation des allocations sociales. Les discussions relatives à cette enveloppe doivent être découplées des négociations salariales interprofessionnelles.

Durable et structurel

D’autres pistes pour lutter contre la pauvreté?

  • Garantir l’indexation automatique des salaires et des allocations sociales.
  • Augmenter le salaire minimum pour atteindre 17 euros par heure ou 2 800 euros par mois.
  • Augmenter les allocations en matière de crédit-temps, de congé pour assistance médicale ou de congé parental, y compris pour les parents isolés.
  • Augmenter l’offre de travail dans l’économie sociale.
  • Faire plus d’efforts sur le marché locatif social (=construire plus).
  • Élargir le tarif social de l’énergie.
  • Élargir l’offre de services de garde d’enfants.
  • Fournir des pensions décentes. Pour ce faire, prendre davantage en compte la pénibilité du travail afin que les personnes concernées puissent prendre leur retraite plus tôt sans perte de revenus. Ddonner à chacun le droit à une pension complète après 40 ans de vie active, veiller à ce qu’une pension représente toujours 75 % du salaire moyen sur l’ensemble de la carrière (taux de remplacement).
  • Garantir la proximité, le caractère abordable et la qualité des services publics pour tous.

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